Les unites et equipes de soins palliatifs constituent a l'evidence un formidable progres dans la prise en charge des fins de vie, avec des hommes et des femmes qui y font un travail remarquable. L'ideologie mise en place autour de cette activite, avec l'arrogance qui accompagne souvent le deploiement des techniques nouvelles, n'a pas echappe a la tentation de pretendre « regler » les problemes de la mort. Le scenario, consensuel et univoque du mourir, qui tend a s'imposer collectivement, decrit une relation ideale avec le malade ou abondent les illusions de completude et de negation de toute violence. L'homelie reiteree d'une communication parfaite entre soignants et d'une adequate proximite avec les malades impose a ces derniers la violence d'une procedure imposee. Face au gouffre de la mort, suffit-il de mourir « palliativement »?