RÉSUMÉ La Commission Européenne étudie la faisabilité d'intégrer les images RSO comme outil dans le suivi des activités liées à la pêche. On démontre le potentiel de détectabilité et d'identification des navires de pêche soumis au système VMS (Vessel Monitoring System), i.e. les navires de plus de 24m de longueur, en comparant les positions des navires ainsi détectées avec les positions fournies dans les rapports VMS pour la zone de Flemish Cap et de la Mer du Nord et pour les Açores. Dans la première zone, les navires de pêche dominent la navigation maritime, alors que dans la seconde, l'activité principale du trafic maritime concerne l'extraction pétrolière. Quoique le système VMS donne une bonne idée de l'ensemble des navires utilisant le VMS, les images RSO fournissent un mode passif permettant de connaître l'activité maritime dans une zone spécifique pour les navires n'utilisant pas leur VMS ou qui ne sont pas soumis à son utilisation, ou encore, dont le VMS n'est pas opérationnel. Le mode ScanSAR de RADARSAT est le mode faisceau le plus utile étant donné qu'il couvre une très grande étendue et que sa résolution est suffisante pour permettre la détection des navires soumis au VMS. Le travail réalisé dans cette première partie de l'étude démontre qu'il y a une bonne correspondance entre les positions des navires détectées à l'aide des images satellitaires RSO et les rapports de positions VMS, lorsque ces derniers sont produits assez fréquemment, i.e. à toutes les heures ou moins. Ainsi, il serait rentable pour les inspecteurs de faire la corrélation entre les deux sources d'information et de dériver l'information sur les navires n'utilisant pas ou non soumis au VMS. Il serait possible alors de concentrer la surveillance et le contrôle vers ces navires seulement. Le temps de traitement des images est un facteur important étant donné que les navires ne sont pas des cibles stationnaires. En Europe, il n'y a que deux stations de réception pour les images RADARSAT. La station de West Freugh est la seule permettant de couvrir les eaux méridionales de l'Europe. À l'heure actuelle, la partie est de la Méditerranée n'est pas couverte et l'image doit être stockée pour une période assez longue sur le satellite avant qu'on puisse la télécharger au sol. Ainsi, l'image perd de sa valeur ajoutée dans le contexte du contrôle des pêcheries. Nos études sur le traitement rapide des images démontrent que la plus grande partie du temps de traitement, soit environ une heure et 50 minutes, est réalisée à la station de réception de West Freugh. Le transfert de l'image vers un site capable de réaliser la détection des navires peut prendre de cinq à dix minutes, dans le cas d'un lien de transfert dédié, ou de 20 minutes à quatre heures dans le cas où l'on utilise la voie standard Internet. La détection elle-même ne prend pas plus de trois minutes sur un PC doté d'un processeur Pentium III à 600MHz avec 512MB de RAM. Ceci implique que les résultats de la détection peuvent être disponibles auprès des inspecteurs à peine deux heures après l'enregistrement de l'image. Le problème de la couverture devrait trouver sa solution avec l'avènement de la nouvelle génération de satellites comme ENVISAT et RADARSAT-2 et le problème du temps de traitement devrait aussi s'améliorer avec le développement de processeurs plus performants et l'installation de liens plus rapides.
[1]
D. Pauly,et al.
Fishing down marine food webs
,
1998,
Science.
[2]
P. Vachon,et al.
Validation of Ship Detection by the RADARSAT Synthetic Aperture Radar and the Ocean Monitoring Workstation
,
2000
.
[3]
P. Vachon,et al.
Ship Detection by the RADARSAT SAR: Validation of Detection Model Predictions
,
1997
.
[4]
J. Apel.
An improved model of the ocean surface wave vector spectrum and its effects on radar backscatter
,
1994
.
[5]
F. Dobson,et al.
Oceanographic Applications of Remote Sensing
,
1995
.