Le RSA : redistribution vers les travailleurs pauvres et offre de travail

Le RSA a remplace le RMI, l’API et leurs mesures d’interessement au 1er Juin 2009. La reforme vise un double objectif, redistributif et incitatif : il s’agit d’une part, d’augmenter le niveau de vie des menages de travailleurs pauvres et d’autre part, de supprimer les trappes a inactivite qu’engendreraient des gains a la reprise d’emploi trop faibles par rapport aux revenus d’inactivite (RMI ou API). En creant un ecart entre revenus d’inactivite et revenus d’activite, le RSA entend egalement revaloriser le travail et retribuer l’effort. Le premier effet du RSA est bien d’elever le niveau de vie des menages de travailleurs pauvres. Du fait de son caractere familialise, le RSA cible relativement bien les menages de travailleurs les plus pauvres. Toutefois, le ciblage du RSA et son caractere familialise creent des effets ambigus en termes de gains financiers a la reprise d’emploi et a l’augmentation des revenus d’activite. Ces effets sont ici estimes par microsimulation. Nous trouvons que la prestation beneficie majoritairement aux menages les plus pauvres : environ 65 % des depenses de RSA activite sont percues par les menages des deux premiers deciles de niveau de vie. Si tous les menages potentiellement beneficiaires recouraient a la prestation, pres de 400 000 individus sortiraient de la pauvrete grâce a cette mesure. A l’aide d’un pur modele d’offre de travail, nous estimons egalement l’impact du RSA sur l’offre de travail des femmes seules et mariees sur la base des donnees de l’Enquete revenus fiscaux 2003. Sur l’ensemble de l’echantillon, en net, 12 000 individus renonceraient a travailler ; l’offre de travail a temps plein serait reduite de 21 000 et l’offre de travail a mi-temps augmenterait d’environ 9 000, soit des effets sur l’offre de travail relativement faibles. En conclusion, nous proposons des voies de reforme du RSA.