Entre 2008 et 2016, les réformes sociales et fiscales ont pesé sur le revenu des ménages mais ont renforcé le rôle d’amortisseur social du système redistributif

Selon les simulations menees a l’aide du modele Ines, le revenu disponible moyen par menage en euros constants serait, en 2016, inferieur de 1,2 % a son niveau de 2008. Les reformes socio-fiscales visant le redressement structurel des comptes publics engagees a la suite de la crise economique, la hausse du chomage et du temps partiel et les evolutions demographiques sont des facteurs explicatifs possibles de cette diminution. Les evolutions demographiques (hausse de la part des menages retraites en lien avec le vieillissement de la population et de celles des familles monoparentales et des personnes seules) ont contribue a la baisse du revenu moyen par menage a hauteur de 1,1 %. Sans ces evolutions demographiques, le revenu disponible moyen par menage aurait donc baisse de 0,1 %. Cette baisse de 0,1 % se decompose en un effet des evolutions du marche du travail, un effet des mesures socio-fiscales nouvelles et un effet residuel. Sur la periode 2008-2016, les evolutions du chomage et du temps partiel ont eu un effet nul sur la moyenne du pouvoir d’achat du revenu disponible par menage, mais des effets differencies selon la place des menages dans la distribution des niveaux de vie. Ce sont les menages ayant un niveau de vie inferieur a la mediane qui ont subi les effets de la degradation du marche du travail. Sans les reformes socio-fiscales intervenues entre 2008 et 2016, le revenu disponible moyen des menages aurait ete superieur de 1,4 %en 2016. Les effets de ces reformes different selon la place des menages dans la distribution des niveaux de vie. Les menages les plus aises ont ete les plus mis a contribution : les 5 % du haut de la distribution ont vu leur revenu disponible annuel diminuer de 5 640 euros sous l’effet des mesures nouvelles concernant les prelevements (hausse des cotisations sociales, creation d’une tranche d’impot sur le revenu (IR) a 45 %, imposition au bareme de l’IR des revenus du capital, etc.). Les menages les plus modestes ont beneficie de la politique sociale et des amortisseurs sociaux : les 5 % les plus modestes ont vu leur revenu disponible annuel s’accroitre de plus de 450 euros et les 5 % au-dessus l’ont vu s’accroitre de 890 euros du fait des reformes des prestations (revalorisation des minima sociaux, creation de la prime d’activite, etc.). Associees, les modifications de la legislation socio-fiscale, la degradation du marche du travail et les evolutions demographiques auraient contribue a reduire le revenu disponible moyen par menage de 2,4 %. Simultanement, d’autres facteurs, non pris en compte dans notre analyse, auraient accru le revenu disponible des menages de 1,2 %, puisque celui-ci ne serait in fine contracte que de 1,2 % sur la periode etudiee.