> Les épithéliums sécrétoires des tractus digestif (de la bouche à l’anus), respiratoire (des fosses nasales au poumon) ou encore génital sont protégés de l’environnement extérieur par des gels de mucus semi-perméables. Les principales fonctions du mucus sont la lubrification et l’hydratation des épithéliums sousjacents. Il joue aussi un rôle primordial dans l’élimination de particules étrangères à l’organisme. En effet, il piège, par exemple, à la surface de l’œil les bactéries, poussières et pollens qui sont ensuite éliminés lors de clignements de la paupière. Dans le poumon, les battements des cils à la surface de l’épithélium font remonter au pharynx/larynx le mucus avec les bactéries engluées, qui sont ensuite évacuées par déglutition. Ce mucus est également une niche indispensable qui offre un support nutritif aux bactéries de la flore commensale, particulièrement dans l’intestin et le vagin. Les gels de mucus sont essentiellement constitués d’eau et des mucines gélifiantes. Ces mucines sont des macromolécules de très grande masse moléculaire (plusieurs millions de Da) fortement O-glycosylées et donc difficiles à étudier [1,2] (➜). Les mucines gélifiantes, au nombre de 5 chez l’homme, sont très conservées dans l’évolution. Elles sont sécrétées sous forme d’oligomères à la surface des épithéliums. Une fois dans la lumière des organes, elles forment au contact de l’eau un gel et lui confèrent ses propriétés physiques et chimiques [3]. Les mucines sont produites et stockées par des cellules spécialisées, comme les cellules caliciformes. Elles sont sécrétées en petite quantité de manière constitutive et de manière massive suite à une stimulation. Des modifications de densité de cellules à mucus et de production de mucines sont décrites dans de nombreuses maladies touchant les muqueuses sécrétoires (cancers solides, fibrose, maladies pulmonaires chroniques obstructives, syndrome de l’œil sec, ulcères, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, etc.). De plus, de nombreux épithéliums sécrétoires sont naturellement accessibles, comme dans la bouche, la trachée, le nez, la cavité vaginale ou encore le rectum. En conséquence, les mucines et les cellules à mucus peuvent représenter d’excellents marqueurs biologiques.
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