Le nouvel ordre sylvicole

Les gravures d'autrefois representant les travaux et les jours ne manquent pas d'illus trer ceux de l'hiver par le bucheron au bois. Troncs entailles fort haut, grumes eparses, longues coulees attendant le chargement des marchandises, et fourneaux encore fumants en constituent les donnees essentielles. Impression d'intense activite, mais aussi de de sordre et de desolation : partout, sur la feuille, se dressent des ateliers tandis que les ar bres ne montrent plus que des silhouettes degarnies, quand ils ne se reduisent pas a de pitoyables moignons. A observer toutes ces images, il est clair que la coupe ne s'effectue pas a ras de terre, et que l'ouvrier demeure maftre d'abattre le sujet qui lui plait. Quant au reste, rassemblement des produits faconnes et localisation des places a charbon, leur emplacement ne manifeste guere le souci de menager la repousse. Ce serait pourtant une erreur d'y voir une fidele copie de la realite. Elles reprennent en fait un theme ca lendaire traditionnel, celui de la mort preludant au renouveau, et ne s'inquietent pas des transformations profondes qui se sont operees au cours des temps modernes dans les modalites du prelevement forestier.