De 1992 a 1994 nous avons etudie la secretion nectarifere (volume, concentration, teneur en sucres) des fleurs de 76 especes nectariferes d'une communaute vegetale de type garrigue («phrygana») situee pres d'Athenes, Grece. Ces valeurs ont ete mises en relation avec le nombre de plantes en fleurs et les caracteristiques de la fleur, donnees mesurees au champ ou tirees de la litterature. Toutes les mesures et les valeurs calculees sont donnees dans les tableaux 1 et II. On a preleve le nectar de fleurs encagees de 1 j a l'aide de microcapillaires de 0,1-10 μl pour en determiner le volume et mesure la concentration en sucres avec un refractometre a main. Les valeurs moyennes ont ete respectivement de 0,77 μl et 55,1 % (en rapport de poids). A partir de ces valeurs on a calcule la teneur absolue en sucres par fleur. Pour un petit nombre d'especes qui fournissaient tres peu de nectar, cette valeur a ete obtenue par une analyse des sucres par chromatographie liquide a haute pression (HPLC) au laboratoire; pour ce faire, le nectar floral a ete recolte au champ sur des meches de papier, qui ont ete sechees et conservees jusqu'au moment de l'analyse. La teneur moyenne en sucres par fleur des 76 especes a ete de 0,44 mg. La date moyenne de floraison n'est correlee avec aucune des 3 caracteristiques du nectar. Une correlation negative a ete trouvee entre la profondeur de la fleur et la concentration en nectar. Il existe des differences en fonction de la famille botanique, de l'appartenance a une forme de vie (geophyte, herbacee perenne, ligneuse perenne therophyte), de la profondeur ou de la forme de la fleur. Le tableau III donne les resultats de l'ANOVA pour ces 4 parametres, ainsi que les tests a posteriori faisant intervenir la «correction de Bonferoni»: les Labiees sont de loin les especes de la communaute les plus riches en nectar, a la fois en volume et en teneur en sucres. Elles se distinguent significativement des Composees. Les therophytes produisent significativement moins de nectar et/ou de sucre que les plantes herbacees perennes. Les especes dont les fleurs ont une profondeur > 4 mm produisent plus de nectar que les fleurs peu profondes, mais cela ne conduit pas a une plus forte teneur en sucres a cause de leur concentration significativement plus faible. En ce qui concerne la forme, les fleurs en forme de sac sont de loin les meilleures productrices de nectar et/ou sucre, bien qu'ayant une concentration moindre que les fleurs en forme de disque, mais ceci est probablement une consequence de leur position taxonomique. Les donnees mentionnees ci-dessus nous permettent d'estimer le potentiel mellifere de la «phrygana» aussi bien que d'autres formations vegetales mediterraneennes de meme type. Le potentiel mellifere par ha de la communaute etudiee a ete estime a 455 g de sucres (n = 76), ou 307 g si l'on ne prend en compte que les plantes visitees par les abeilles melliferes, ce qui correspond en gros a 535 et 360 g de miel respectivement. Mais ces valeurs sont certainement sous-estimees en raison de la methode employee. Nous esperons que ces resultats contripollinisatrice indigene et a un meilleur amenagement des regions concernees. De ce point de vue nous insistons particulierement sur le fait que ces ecosystemes devraient etre exploites avec precaution au cours des annees qui suivent les incendies, puisque la production de nectar est alors plus faible que celle d'un systeme pleinement developpe. Dans les cas ou le nectar est en quantite limitee, les abeilles solitaires, qui sont les pollinisateurs indigenes de ce systeme, pourraient etre menacees d'extinction par l'efficacite de butinage et les meilleurs performances de l'abeille domestique
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