Trajectoires d’usages des technologies de communication : les formes d’appropriation d’une culture numérique comme enjeu d’une « société du savoir »

RésuméL’essor important des pratiques de communication médiatisée par les réseaux numriques s’accompagne de changements significatifs dans le paysage socioculturel dont on commence à peine à saisir toutes les conséquences. Des questions émergent, nombreuses: quelle est l’incidence de ces dispositifs sociotechniques sur nos pratiques de sociabilité et de solidarité, voire sur la nature même du lien social? Quels sont les enjeux économiques, politiques et éthiques liés à ces nouvelles pratiques d’échange, de coordination et de communication? On tente d’apporter des éléments de réponse à deux questions transversales se situant en amont de la saisie des trajectoires d’usages et qui concernent la question du déploiement à grande échelle des pratiques de communication médiatisée par les réseaux numériques. A) La participation active du plus grand nombre d’individus à une « société fondée sur les connaissances » nécessite-t-elle l’appropriation d’un noyau minimal de savoir-faire techniques associés à cette nouvelle culture dite numérique ? B) L’utilisation intensive des réseaux numériques de communication va-t-elle favoriser l’émergence d’une nouvelle forme de pensée fondée sur la coopération, l’échange et le don?AbstractWith the marked expansion in digital networks’ mediation of communicative practice has come significant change in the sociocultural landscape. We are only just beginning to grasp the consequences of these changes, and they raise a number of issues. Where do such sociotechnical apparatuses figure in the practices of sociability and solidarity, and indeed in the very nature of the social bond? What economic, political, and ethical challenges are linked to these new modes of exchange, coordination, and communication? Our response is structured through two cross-cutting questions, situated upstream from trajectories of network use. First, does the fact of large-scale participation in a « knowledge-based society » require appropriation of a core set of related technical knowledges? And, second, should we expect the emergence of a new form of thinking based on cooperation, exchange, and gift-giving, and associated with intensive use of digital communication networks?