Néphropathies parasitaires importées : mise au point à partir de la littérature récente

Les manifestations renales des parasitoses sont polymorphes. Plasmodium malariae est surtout responsable de glomerulonephrite membrano-proliferative alors que des tableaux aigus (necrose tubulaire aigue ou glomerulonephrite aigue postinfectieuse) sont observes lors de l'infection a Plasmodium falciparum. Le tropisme urogenital de Schistosoma haematobium explique la frequence de la nephropathie tubulo-interstitielle chronique. En l'absence de traitement anti-bilharzien, l'evolution se fait progressivement vers l'insuffisance renale chronique et les complications urologiques. Schistosoma mansoni est responsable de glomerulopathies dont les plus frequentes sont la glomerulonephrite mesangiale et la glomerulonephrite membrano-proliferative. Des glomerulopathies ont ete rapportees lors des filarioses. La glomerulonephrite membrano-proliferative et la glomerulonephrite extra-membraneuse sont plus volontiers observees lors de la loase. Onchocerca volvulus est aussi responsable de glomerulonephrite membrano-proliferative mais elle est la seule filariose responsable de lesions glomerulaires minimes. Quant a Wuchereria bancrofti, les complications renales sont rares. L'atteinte de la leishmaniose est generalement discrete mais des tableaux severes ont parfois ete decrits: glomerulonephrite aigue, syndrome nephrotique, nephropathie interstitielle aigue. Les kystes hydatiques renaux, dont le seul traitement est l'exerese chirurgicale, sont rencontres dans 2 a 3%. Les traitements immunosuppresseurs seuls ou associes aux anti-parasitaires ne semblent pas influencer l'evolution pejorative des glomerulonephrites chroniques.