Histoire Politique Du Monde Hellenistique (323-30 AV. J. C.)

catholique (pp. 69-99). Alors s'abattit sur l'ile, apres le court intermede venitien (pp. 100-112), la domination ottomane (pp. 113-128), caracterisee par les caprices d'une administration cupide et incompetente, l'appauvrissement de la population de l'ile, et dont les consequences, apport d'elements ethniques difficilement assimilables (p. 114), role privilegie du clerge dont le chef, l'archeveque, devient le responsable de la population grecque de l'ile (p. 122), pesent encore sur Chypre. F. G. Maier analyse enfin la domination anglaise et la lutte pour l'independance des Chypriotes grecs (pp. 128-167). C'etait la partie de l'ouvrage ou les donnees exterieures et interieures de l'histoire chypriote etaient les plus delicates a manier et a exposer. L'A. se garde de toute simplification notamment dans l'etude de l'attitude anglaise dont il denonce l'immobilisme face a des revendications de plus en plus violentes et comprehensibles. Il conclut en examinant les problemes de l'actuelle Republique chypriote (pp. 168-172) ; peut-etre se montre-t-il un peu severe pour Mgr Makarios « type accompli des prelats de l'Eglise orthodoxe plus politiques que religieux » (p. 159) : il attribue, en effet, sa tentative de reformes en 1963, qui a declenche une nouvelle crise ouverte, a une volonte deliberee de privilegier la majorite grecque de l'ile (p. 171). Or, plutot qu'une revendication de chef de parti, ou du moins tout autant, on peut voir dans cette attitude le souci d'un chef d'Etat qui voudrait reellement gouverner, et dont la tâche est rendue tres difficile a l'interieur par l'actuelle constitution, a l'exterieur par l'implantation de bases britanniques, le droit de regard des pays signataires des accords de Zurich et de Londres, et d'autres influences fort actives. L'information de F. G. Maier est solide. L'ouvrage contient les cartes indispensables. On peut toutefois regretter l'absence d'une description geographique de l'ile. La bibliographie citee en fin de volume est tres satisfaisante. L'A. aurait peut-etre pu renvoyer pour cette periode si passionnante et mal connue du condominium arabo-byzantin sur l'ile a l'article de R. J. H. Jenkins, Cyprus between Byzantium and Islam A.D. 6X8-96O, Studies presented to D. M. Robinson (1953), pp. 1006 sq. Signalons enfin une inexactitude mineure dans la documentation : les murs de Lapithos ont ete vraisemblablement construits au ine siecle (cf. J. et L. Robert, Bulletin Epigraphique, dans R.E.G., LXIV, 1951, pp. 206-207) et non au debut du ve siecle, comme le croyait T. B. Mitford dans un article paru dans Byzantion, XX (1950) pp. 136-139 (et non 1955 comme l'ecrit F. G. Maier qui le cite p. 176, n. 2). En definitive, cet ouvrage, fermement conduit et richement documente, constitue une mise au point utile et suggestive sur l'histoire de Chypre.