The Anglo-Saxon Conservative Tradition
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Nous pensons que l'hypothèse de Samuel Beer selon laquelle une partie du conservatisme moderne s'oppose radicalement à certains principes de l'ancien est fausse. Nous pensons au surplus que la Grande-Bretagne et non les Etats-Unis est la société-fragment libérate d'origine et par conséquent les conclusions de Louis Hartz et de ses disciples au sujet des idéologies américaine et canadienne nous semblent reposer sur un faux postulat. Le conservatisme anglophone ne découle pas du féodalisme mais de la critique du libéralisme classique. Nous comparons la philosophie politique de John Locke, qui selon Hartz a donné l'élan à l'idéologie américaine à celle d' Edmund Burke, qui selon Hartz est l'antithèse de la première et nous trouvons d'importants points de ressemblance entre les deux en dépit des différences de détail et d'accentuation. Nous nous penchons sur la réaction médiévale du XIXe siècle britannique contre l'optimisme victorien de même que sur le renouvellement médiéval américain de la même époque et nous croyons que la première s'oppose à la tradition conservatrice britannique antérieure. Nous estimons en conclusion que Locke à l'américaine est un Locke simplifié, rationaliste et rationalisé. C'est Locke sans la tradition, c'est Locke sans trace de la mystique du gouvernement. La Grande-Bretagne et le Canada par contre ont hérité du Locke véritable, complexe et libéral classique. Les traditions libérates britannique et canadienne portent la marque d'un passé pre-libéral, le libéralisme américain (mais pas toujours sa politique) est une variante de cette doctrine.
[1] W. Christian. A Note on Rod Preece and Red Tories , 1978 .
[2] T. Truman. A Critique of Seymour M. Lipset's Article, “Value Differences, Absolute or Relative: The English-speaking Democracies” , 1971, Canadian Journal of Political Science.
[3] W. Dunn. Adam Smith and Edmund Burke: Complementary Contemporaries , 1941 .