L'analogie du groupe et du rêve : implications et développements

L’auteur procede a la reevaluation de l’hypothese originale proposee par D. Anzieu en 1966 sur l’analogie du groupe et du reve. Il degage ses implications, en developpe les consequences et les discute. Il montre comment la conception du groupe comme « autre scene » et comme topique projetee fut a l’origine d’un changement de perspective dans la conception psychanalytique du groupe, instituant pour celui-ci un espace psychique propre. Cette notion s’enrichit au fil des annees de concepts majeurs (l’illusion groupale, 1971, les enveloppes psychiques, 1974, 1976) qui preciserent l’enjeu de cette hypothese. L’analyse montre que pour D. Anzieu, il ne s’agit pas d’abord de penser l’experience onirique que le groupe privilegie. Anzieu procede ici comme Freud : le reve est le modele d’intelligibilite de l’appareil psychique, le reve est donc aussi le modele de la realite psychique qui prevaut dans le groupe. Cette perspective conduit a se demander a quelles conditions considerer que le groupe fonctionne comme un reve. En introduisant les notions d’espace magique et d’inclusion reciproque (Sami-Ali), et en se fondant sur ses propres travaux, l’auteur propose de traiter correlativement l’experience onirique dans l’espace psychique partage et commun et le travail du reveur singulier dans le groupe.