Inscription et coordination socio-techniques. Anthropologie de quelques dispositifs energetiques

Dans les sciences sociales, l'analyse des relations entre techniques et societes s'est organisee autour de deux questions principales, d'un cote la question de ce que font les techniques, de la maniere dont elles participent au lien social, le renforcent, se substituent a lui ou au contraire autorisent sa constitutions autonome, et de l'autre, la question de ce qui fait les techniques, de la maniere dont leur emergence et leur mise en forme peuvent etre rapportees a des determinants autres que purement techniques. En s'appuyant sur la sociologie de la traduction (callon, latour) cette these s'est donne comme objectif de construire des voies de passage entre ces deux problematiques, et a essaye de poser les bases d'une sociologie des techniques qui ne se ramene simplement a une sociologie du developpement technique mais effectue la liaison entre l'analyse des processus d'innovation et celle des usages des techniques. Elle debouche d'une part, sur une description des processus d'innovation et d'appropriation des techniques comme specification conjointe des dispostifs et de leur environnement et d'autre part, sur la mise en evidence de differents regimes de traduction qui permettent de comprendre comment les descriptions que donnent les acteurs des dispositifs techniques peuvent s'articuler les unes aux autres en gardant leur specificite ; ceci conduit a deplacer la question des formes de determinisme (technique social) et a poser le probleme des formes de coordination, c'est-adire des modalites par lesquelles les acteurs sont simultanement associes et dissocies. Le travail s'appuie sur des etudes de terrain detaillees qui concernent des technologies energetiques variees dans les pays en developpement (algerie, cote d'ivoire, senegal