Iangaukani ou Anagaukani

Les Iangaukani (Anagaukani X) ne sont mentionnes que par Ptolemee (IV, 1, 5, ed. C. Muller, p. 586), qui les situe apparemment a l’est des Ouoloubiliani*. Il a ete question peu auparavant de Kauni*, a l’est, semble-t-il, des Salinsae* (riverains du fleuve Salat, le Bou Regreg ?). Or ces Kauni sont nommes par X, manuscrit d’une importance toute particuliere dans la tradition du texte de la Geographie, Kaukani. Il faut observer d’autre part, a propos de la forme Iangaukani de l’ethnonyme, que *ng est note, dans les manuscrits qui la proposent, nu + gamma, une graphie inusuelle en grec. On attendrait un double gamma, le premier gamma notant la nasale devenue gutturale devant une occlusive gutturale. La notation par un nu de cette nasale ne se rencontre que dans certaines inscriptions archaiques (cf. M. Lejeune, Traite de phonetique grecque, Paris, 1947, p. 125). La lecon du manuscrit X : Anagaukani (pour *Anakaukani ?) parait des lors preferable. Y a-t-il un rapport entre les Kauni/Kaukani et les Anagaukani ? M. Euzennat et R. Rebuffat sont tous deux enclins a les identifier. Le premier les situe entre les Salinsae et les Ouoloubiliani ; le second au sud d’une ligne Sala-Volubilis. Ch. Hamdoune ecarte cette identification pour rapprocher le nom des Iangaukani de celui de l’oued Inaouene, qui se jette dans le Sebou au nord-est de Volubilis. Si l’on adopte, comme nous le preconisons, la lecon Anagaukani, le rapprochement demeure possible, mais sans s’imposer. [...]