Introduction. Nous rapportons 4 observations d'eczema induit par l'interferon chez des malades atopiques traites pour une hepatite chronique C. Observations. Des lesions d'eczema sont apparues chez 4 malades infectes par le virus de l'hepatite C traites par interferon alpha par voie sous-cutanee. Ces malades avaient une atopie certaine (3 observations) ou possible (1 observation). Le delai d'apparition etait retarde de 3 semaines a 6 mois. L'imputabilite de l'interferon etait forte : les lesions avaient debute aux sites d'injection de l'interferon, etaient rythmees par les injections (3 malades), avaient disparu a l'arret du traitement. Chez 2 malades, les lesions d'eczema ont diffuse a d'autres sites. L'interferon alpha etait indifferemment l'Introna® ou le Roferon®. Chez 3 malades, l'interferon etait associe a la prise orale de ribavirine. Le role eventuel d'un facteur contact (antiseptique...) a ete ecarte. Des tests allergologiques cutanes realises chez une malade (patch-tests, prick-tests, intradermo-reactions) etaient negatifs a la fois pour l'interferon alpha et pour la batterie standard. Discussion. Le role de l'interferon dans l'induction d'affections cutanees ou son influence sur l'evolution de certaines dermatoses sont connus. L'induction d'eczema est peu rapportee. Il est possible que l'interferon puisse, sur un terrain predispose atopique, induire un eczema par une action immunomodulatrice plutot qu'allergique, les tests cutanes etant negatifs (realises chez une malade). Ceci est a rapprocher des observations de psoriasis induits par l'interferon sur un terrain predispose, avec la survenue de lesions cutanees au site d'injection et la diffusion possible des lesions a distance. Le role des autres facteurs (infection par le virus de l'hepatite C, ribavirine) reste inconnu: ils pourraient participer a ce mecanisme par l'aggravation de la secheresse cutanee.