Sexuality and gender politics in Mozambique: Rethinking gender in Africa
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chapitre sur les transports montre comment le paiement d’espèces sert de substitut à la possession de documents valides tels que le permis de conduire, l’assurance ou la vignette, ou permet de transporter des marchandises ne respectant pas les normes de sécurité routière, ou parfois l’achat de vrais faux permis, vignettes ou cartes grises. Cependant, les opportunités de corruption les plus nombreuses se situent au niveau de la douane. A l’instar des chapitres précédents, celui sur la santé démontre l’ampleur du phénomène qui implique toute la hiérarchie de ce secteur: du directeur d’hôpital au personnel soignant bénévole, en passant par les médecins qui détournent le matériel et la clientèle des hôpitaux publics vers leur clinique privée, ou encore les radiologues, les sages femmes et les infirmières qui se font payer indûment. Le chapitre relatif aux marchés analyse les réseaux mettant en relation entrepreneurs corrupteurs, fonctionnaires corrompus et divers intermédiaires. Le développement international n’est pas épargné, comme le montre le chapitre sur la coopération italienne au Sénégal, car le népotisme dans le recrutement, la surfacturation, les avantages donnés sans obligation d’activités, y sont monnaie courante. Le dernier chapitre analyse les divers mécanismes juridiques de lutte contre la corruption. Il y est démontré que ceux-ci sont largement inefficaces, soit parce que les institutions de contrôle sont elles aussi corrompues, ou, comme conclut l’auteur, parce que la lutte contre la corruption est un instrument de pouvoir et qu’il est donc invraisemblable que le pouvoir qui le met en place le laisse fonctionner dans la transparence. Les directeurs (et auteurs principaux) de l’ouvrage font valoir à juste titre que le débat sur la corruption en Afrique est riche en théorie, mais pauvre en études empiriques solides. L’on se demande alors pourquoi ils consacrent quatre chapitres, plus d’un tiers de l’ouvrage, à des débats théoriques et des taxonomies répétitives de différentes formes de corruption. En réduisant l’espace alloué à la partie théorique et en ajoutant des chapitres empiriques, ils auraient renforcé l’impact et la portée de leur étude. De plus, mis à part quelques références sommaires ça et là à l’existence de phénomènes de corruption en Europe, le livre ne nous apporte que trop peu d’éléments sur les réseaux de corruption impliquant la France en Afrique. Etant donné la grande érudition des directeurs (et auteurs principaux de l’ouvrage), leur connaissance de l’Europe et de la France en particulier, et la vaste enquête qu’ils ont menée, une telle lacune semble surprenante. Enfin, une fiche de présentation des auteurs, de leur discipline et recherche et un index auraient été bienvenus. Nonobstant ces quelques problèmes, cet ouvrage est une contribution de grande envergure à l’étude du fonctionnement des institutions africaines postcoloniales. Il doit être lu par les décideurs, usagers, partenaires au développement, chercheurs, et doit servir de base de réflexion à une réforme et une moralisation du service public.
[1] I. Casimiro. Samora Machel e as relações de género , 2005 .
[2] Signe Arnfred. Re-thinking sexualities in Africa , 2004 .