Sur l'origine de la limite élastique des métaux cubiques centrés à basse température

Pour expliquer la forte variation thermique de la limite elastique (macroscopique) des metaux cubiques centres a basse temperature, on developpe l'idee que se constituent, au cours de la microdeformation, de longues dislocations vis dissociees de facon sessile ; leur glissement thermiquement active et la multiplication de dislocations qui en resulte se produiraient a la limite elastique macroscopique. On suppose que les dislocations presentes initialement sont dissociees dans leur plan de glissement. Deux types de plans de dissociation sont envisages (110) et (112). Pour chaque metal, le choix du plan reel de dissociation, donc du plan de glissement, depend des energies de faute d'empilement correspondantes. Au cours de la microdeformation, les parties vis qui apparaissent sur les arcs de dislocation sont stabilisees, se decomposant de facon sessile sur plusieurs plans a la fois, changeant alors de mode de dissociation. Les barrieres sessiles formees sont eliminees par deviation, activee thermiquement, dans un des plans de dissociation, apres recombinaison partielle. On rend ainsi compte des variations thermiques de la limite elastique (macroscopique), de son energie et de son volume d'activation, observes a basse temperature et a vitesse de deformation constante pour les metaux cubiques centres de grande purete. Le seul parametre ajuste pour expliquer les experiences est l'energie de faute d'empilement sur les plans (110) ou (112). Typiquement, on montre que des energies de l'ordre de μB/100 pour le fer, comme pour le tungstene sont necessaires pour decrire l'ensemble des mesures faites en dessous de la temperature ambiante ; elles correspondent a des dissociations de quelques distances interatomiques.