Spécialisation internationale et partage de la charge en matière de réduction de la pollution

L’allocation de permis d’emission, notamment celle s’inscrivant dans le cadre du Protocole de Kyoto pour six gaz a effet de serre (GES), a suscite et suscitent encore de vives discussions politiques sur la question de savoir qui (quel pays ou quelle region) devrait supporter un effort plus ou moins important et quelle serait la maniere adequate de distribuer les quotas de permis entre les entites affectees par le Protocole. Le present article vise a contribuer a ce debat dans le cadre d’une petite economie ouverte multi-regionale, ou l’une des regions est plus specialisee dans la production de biens et services intensifs en emissions polluantes. Differents scenarios de partage de l’effort national de reduction des emissions entre les deux regions sont analyses. On montre notament qu’une reduction proportionnelle des emissions (ou des dotations de permis) regionales affecte plus le bien-etre de la region specialisee dans la production intensive en emissions polluantes. Un autre resultat est qu’il n’est pas possible de concevoir un scenario qui soit a la fois efficace, equitable et sans transferts interregionaux. Les conclusions quant aux impacts des differents scenarios sur le bien-etre des regions sont independantes de la presence ou non d’un marche de permis d’emission international.