Le pavillon et l'isoloir. Géographie sociale et électorale des espaces périurbains français (1968-2008). À travers les cas de trois aires urbaines moyennes (Caen, Metz et Perpignan).

Dans les discours dominants, habiter dans les espaces periurbains semble de plus en plus assimile a un acte a la fois anti-esthetique, anti-ecologique et anti-social. Avec les evolutions electorales des annees 1990, s'est progressivement developpee une tendance a la stigmatisation des mondes periurbains en raison des pratiques electorales supposees illegitimes de leurs habitants. Il apparait donc necessaire d'explorer les rapports entre le processus de periurbanisation, les changements sociaux qu'il entraine aux lieux d'arrivee et les comportements electoraux que ces mutations participent a produire au sein des aires urbaines francaises depuis la fin des annees soixante. Pour cela, sont multiplies les regards en faisant varier l'echelle d'observation et la nature des materiaux empiriques. En partant du cadre national apprehende via des donnees sociales et electorales agregees a plusieurs niveaux, sont d'abord etudies les cas de trois aires urbaines moyennes (Caen, Metz et Perpignan). Au sein de ces trois espaces, plusieurs communes choisies pour l'exemplarite de leurs evolutions sont ensuite enquetees grâce a des questionnaires « sortie des urnes » collectes lors de l'election presidentielle de 2007. Enfin, deux terrains communaux sont investis sur un mode qualitatif (entretien, observation) a l'occasion des campagnes electorales municipales de 2008. Les avantages cumulatifs tires de ces methodes et techniques permettent de souligner qu'en contexte(s) periurbain(s) comme ailleurs, les positions et trajectoires socio-residentielles des habitants pesent lourd sur la formation de leurs opinions politiques et sur leurs choix electoraux.