Centralisation d'État et problème du recensement dans le monde gréco-romain

L'etablissement de l'Empire Romain, sous Auguste et ses successeurs immediats, est envisage ici dans ses consequences quant a la representation et a la maitrise de l'espace a gouverner : espace physique, ce qui implique sans doute une geographie et une cartographie relativement coherentes ; espace social et politique, pour evaluer le nombre et la capacite des hommes. Dans ce domaine, certains contrastes avec l'epoque republicaine apparaissent frappants. Le census traditionnel - avant la Guerre Sociale au moins - implique, pour la plupart des assujettis, l'obligation d'un deplacement a Rome. Apres, au contraire, seuls y sont expedies les resultats des operations, desormais decentralisees au niveau des collectivites locales. La mobilite du document succede a la mobilite des personnes. Mais, sous Cesar d'abord, puis sous Auguste, un autre systeme apparait : celui des declarations « permanentes » de deces et de naissance, a partir desquelles, par collation des documents, on pourra corriger ou tenir a jour les resultats des recensements periodiques ordonnes a Rome, en Italie et dans les provinces.