Biodiversité amazonienne : cet étrange objet du savoir

L’homme est-il createur de biodiversite ? Sujet ambitieux et risque auquel s’attaque FlorentKohler1. Viennent immediatement a l’esprit les questionsd’echelle de temps et d’espace ou situer le raisonnement, les referentiels a prendre en consideration, voire ce qu’on entend par biodiversite et comment on la compte. Pour traiter de cela, F. Kohler propose de discuter la correlation etablie entre biodiversite et diversite culturelle. Il adosse sa dissertation au contexte bresilien en se referant aux populations amazoniennes, dont on sait qu’elles ont beneficie d’un mouvement politique particulier, lemouvement socioenvironnemental, pour obtenir des droits fonciers sur des portions d’espaces forestiers a proteger. Ce mouvement defend l’idee que les populations autochtones et traditionnelles disposent d’organisations et de connaissances favorables a l’amenagement et a la gestion des milieux naturels. En d’autres termes, c’est plus au nom d’un principe de proximite avec la nature que d’un principe de realite que s’est opere le rapprochement que F. Kohler entend denoncer. Mais c’est d’abord a sa discipline qu’il s’en prend, en l’occurrence l’anthropologie, qui, ecrit-il, « pose comme allant de soi que les cosmologies “natives” sont respectueuses de l’environnement et generatrices de biodiversite ». Ce sont, d’une certaine facon, les fondements de la construction des aires protegees au Bresil, sous controle de populations residentes, qu’il remet en cause. Le texte de F. Kohler est stimulant quand il denonce des lieux communs (les fausses representations que l’on peut avoir de l’attitude des populations traditionnelles vis-a-vis de leur environnement) et surtout parce qu’il propose, dans sa deuxieme partie, des outils d’analyse