Entre les valeurs associatives et la professionnalisation : le travail, un chaînon manquant ?

Dans les associations, la professionnalisation evoque, dans plusieurs cas, les methodes de l’entreprise et la reference que cette derniere representerait en matiere d’efficacite. Dans ce sens, elle attise, chez certains militants ou benevoles, un conflit de valeurs. L’association, porteuse de valeurs comme le desinteressement ou le devouement pour la cause, s’oppose a des considerations economiques qu’ils ne veulent pas voir reapparaitre a partir des enjeux d’efficacite et de methode. Cependant, les associations (caritatives, par exemple) atteignent parfois une echelle qui en fait des lieux de production a part entiere. Elles ne peuvent alors s’en remettre aux seules bonnes volontes, a l’esprit engage ou militant. C’est en ce sens aussi que les associations sont des lieux de travail. L’exemple du Secours populaire permet d’aborder l’association comme un lieu de travail ou, au-dela de leur engagement pour la cause, les benevoles developpent une reflexion a l’egard des conditions dans lesquelles ils doivent travailler. Ils expriment dans ce cadre une demande d’organisation suggerant qu’un fonctionnement professionnalise (offrant des methodes, des regles pour situer l’activite de travail) est aussi une attente surgissant de l’interieur meme d’une association. Cette situation soumet les acteurs associatifs a un dilemme entre l’engagement pour la cause (que l’association souhaiterait inconditionnel) et l’engagement dans le travail, qui parait susceptible d’etre revise.