PLAYING FAIR GAME THEORY AND THE SOCIAL CONTRACT

Le premier volume de "Game Theory and the Social Contract" constitue, pour le moins, une synthèse exhaustive des derniers travaux du chercheur au département économique de l'Université du Michigan. On retrouvera, notamment, tous les éléments de "Modeling Rational Players"1 I et II, "Social Contract I: Harsanyi and Rawls"2, "Social contract III, Evolution and Utilitarianism"3. "Playing Fair" est pourtant un ouvrage singulier à plus d'un titre. D'abord par sa forme : chacun des quatre chapitres est organisé en petites sections très courtes qui développent souvent un seul argument. Dans l'ensemble la structure, très carrée, donne une impression de cohérence impressionnante. De plus, chacune des sections est signalée par un indicateur de difficulté échelonné de un à trois qui permet à Binmore de proposer trois niveaux de lecture de l'ouvrage sans que le sens général ne soit altéré. Ensuite par son style : la littérature technique, et celle de Binmore en particulier, ne nous avait pas préparé à ce livre ébouriffant où l'humour, le sarcasme et l'ironie agrémentent une argumentation qui aurait pu être austère sans être plus scientifique. Enfin par le fond dont la profondeur n'est pas encore mesurée. Il semble pourtant, sans éliminer l'esprit critique, que l'ampleur du travail puisse être comparé aux travaux de Rawls sur la théorie de la justice sociale. Prise à un niveau très abstrait l'analyse de Ken Binmore peut se comprendre comme la volonté d'éviter l'erreur du holisme sans tomber dans le réductionnisme de l'individualisme néoclassique. Ou encore, pour reprendre Binmore, trouver un